Introduction : le compostage agricole

Vidéo du Ministère de l'agriculture et de l'alimentation - 2'30
Le compostage est un procédé utilisé en agriculture pour le traitement des lisiers et fumiers. Benoît Rioux exploitant agricole en Bretagne a installé une plateforme de compostage aérobie sur son exploitation avicole. Il a ouvert son exploitation à l'extérieur en traitant les déchets verts et les boues de l'industrie agroalimentaire et des collectivités.

Que dit la loi ?

La définition des biodéchets pour le législateur, regroupe les déchets organiques suivants :
- Les déchets de cuisine et de table (DCT), comprenant les huiles de cuisson usagées,
- Les déchets verts, issus de l?entretien d?espaces verts,
- Les déchets issus de l?industrie agroalimentaire.

En restauration, les déchets de cuisine de table sont considérés comme des sous-produits animaux de catégorie 3 (SPAn3). Au sein de la cuisine, il existe un risque important de contamination entre les déchets d?origine animale et végétale. Le législateur considère donc que le pain, les céréales, les légumes ou les fruits sont des SPAn3 avec un risque sanitaire peu élevé.

Pour neutraliser les agents pathogènes dans les SPAn3 lors du compostage, l'Union européenne impose de respecter les rapports temps / température suivant : au moins 55° pendant 14 jours ou 60° pendant 7 jours ou 65° pendant 3 jours [Règlements (CE) n°1069/2009 et (UE) n°142/2011]. Elle exige également du producteur qu'il soit détenteur d'un agrément sanitaire.

Avec l'Arrêté du 9 avril 2018, le compostage de proximité des DCT, bien que contenant des SPAn3, est exempté de l'agrément s'il respecte toutes les conditions ci-après :

• Les déchets doivent être des déchets de table, de cuisine ou verts ;
• La quantité hebdomadaire de ces déchets doit être inférieure à 1 tonne ;
• Une personne physique ou morale, dénommée l?exploitant, doit être désignée en vue de veiller à la gestion du site. Elle supporte plusieurs obligations : veille au respect des bonnes pratiques de compostage, veille à la prévention de risques de contamination, sensibilisation des apporteurs de déchets sur les risques de contamination, contrôle régulier de la température, tenue d'un registre ;
• Le compost produit est réservé à un usage sur place ou à un usage local (intercommunalité ou communes limitrophes du lieu d?implantation) ;
• Le compost produit ne peut pas être utilisé sur des pâturages ou des terres destinées à la production de plantes fourragères pour l?alimentation animale ;
• Le compost produit peut être vendu localement pour un usage limité aux cultures de racines.

Au-delà d'une tonne hebdomadaire et/ou si le compost produit est destiné à la vente en dehors des communes limitrophes et de l'intercommunalité et/ou pour l'utiliser sur d'autres cultures que les racines, l'exploitant du site de compostage devra demander un agrément sanitaire à la Direction départementale de la protection des populations (DDPP).

Pour la vente hors locale, le compost doit répondre à la norme NF U44-051 d'avril 2006 qui concerne la mise sur le marché des amendements organiques avec ou sans engrais et qui fixe les dénominations, les définitions et spécifications, le marquage, les teneurs à déclarer et les doses limites d?emploi des amendements organiques avec ou sans engrais. Une série d'analyses au départ puis annuelles sont à prévoir.

Références

Calcul de la quantité (kg) de déchets générés par un établissement par an :
nombre de jours de services x nombre de repas jours x poids des restes alimentaires.
La quantité des déchets produite pour un lycée est estimé à 180g/personne/repas.
Toutefois le poids des déchets dépend des pratiques culinaires de l'établissement, et la mise en place de pesées sur un ou deux mois où l'établissement reçoit le plus de monde est indispensable pour bien calibrer la réponse technique à apporter.

Le poids et le volume des matières apportées au compost dépend de leur densité. Cependant, voici une estimation du rapport poids/volume selon les matières :
1 m3 de biodéchets = environ 600 kg
1 m3 de broyat = environ 300 kg
1 m3 de compost = 550 kg
Réduction du volume des matières initiales de 40 à 60% au cours du processus

Temps de gestion quotidienne (brassage /apport / broyat) : 10 à 15 minutes par jour. A cela s'ajoute le temps lié au suivi des composts, à la gestion de la maturation, la répartition et l'utilisation du compost, l'entretien de l'aire et des composteurs, et la communication.

Diagnostic

Quel(s) type(s) de déchets sont généré(s) par l'établissement ?
> Au niveau de l'exploitation agricole
> Au niveau de l'entretien des espaces verts
> Au niveau de la restauration

Quelle(s) quantité(s) en poids ou en volume de déchets par type sont produites ?

Quels sont les lieux dont disposent l'établissement qui pourraient être aménagés en aire de compostage ?

Quelles en sont les caractéristiques ?
> Dimension au sol, volume
> Couvert ou non
> Accessibilité pour l?approvisionnement (en fonction des usagers : cantine, entretien, pédagogie,...) et la gestion du processus
> Accessibilité à un point d'eau

Y a t-il des risques dans une zone de 200 mètres autour de l'aire pressentie ?
> De pollution par ruissellement ou infiltration (puits, captage, cours d'eau, nappe phréatique)
> De nuisances (vue, odeur) pour le voisinage
> D'incendie (cuves à gaz ou à fuel,...)

Quels sont les moyens humains ?
> Motivation
> Disponibilité

Quels besoins en aménagement des postes ?

Quels besoins en formation ?

Plan d'action

Mobiliser une équipe : à minima un référent de l'établissement

Impliquer la direction
Intégrer la démarche dans le projet d'établissement
Définir la ou les filières (au besoin dissocier restauration, entretiens des espaces verts, exploitation, pédagogie)
Présenter le diagnostic et la loi
Définir ensemble pourquoi composter (apprenants, personnels, et pourquoi pas associer les familles à la réflexion)
Associer les apprenants à la démarche par une approche pédagogique et les personnels
Valoriser les personnels d'entretien et de restauration > reconnaissance d'une montée en compétences

Mise en ?uvre

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